La peur, carburant de la douleur chronique
Le lien intrinsèque entre peur et douleur
La douleur nociplastique, aussi appelée douleur neuroplastique, est une erreur d'interprétation du cerveau. Il perçoit des sensations normales et non dangereuses comme une menace et produit une douleur, tout cela en l’absence de lésion physique. C’est une sorte de “fausse alarme”. Cette douleur génère à son tour de la peur, car face à la souffrance, il est naturel de s'inquiéter :
- "Qu'est-ce qui se passe ?"
- "Pourquoi ai-je mal au dos ?"
- "Ai-je un problème mécanique ou une maladie à l’origine de ces douleurs ?"
L'état d'hypervigilance du cerveau
Cette peur, si elle dure, peut créer un état d'hypervigilance, alimentant un cercle vicieux :
- La douleur génère de la peur
- La peur accroît l'hypervigilance du cerveau
- L'hypervigilance intensifie la douleur
- La douleur renforcée alimente davantage la peur
Pour diminuer la douleur chronique neuroplastique, il est donc essentiel de se libérer de la peur en apprenant au cerveau que la douleur n’est pas dangereuse.
Les sources de la peur dans la douleur chronique
Les événements stressants de la vie
La douleur chronique neuroplastique démarre souvent lors d'un événement stressant, comme des difficultés au travail, un divorce ou même un mariage. Le point commun est très souvent le stress, qui n'est autre qu'une forme de peur : peur de ne pas être à la hauteur, peur de décevoir... Ce stress déclenche la douleur en mettant le cerveau en état d'alerte.
Les expériences de l'enfance
Parfois, la peur et l'hypervigilance du cerveau s'installent dès l'enfance, par exemple suite à un environnement anxiogène. Cette prédisposition rend plus vulnérable à la douleur chronique à l'âge adulte, lorsqu'un événement stressant survient.
La personnalité
Certains traits de personnalité alimentent la peur et l'hypervigilance du cerveau :
- Se mettre la pression en s'imposant des "je dois" ou “il faut”
- S'inquiéter constamment avec des "et si"
- Se critiquer soi-même de façon excessive
Ces comportements maintiennent le cerveau dans un état d'alerte permanent, le prédisposant à la douleur chronique.
Réagir différemment à la douleur pour se libérer de la peur
Pour casser le cycle douleur-peur-douleur, il est crucial d'apprendre à votre cerveau que vous n'êtes pas en danger. Cela passe par une réaction différente face à la douleur : au lieu de s'inquiéter ou de paniquer, vous pouvez apprendre à adopter une approche plus sereine. Des exercices comme le tracking somatique et d'autres techniques peuvent vous aider à y parvenir.
Il est également important d’appréhender différemment les émotions, notamment les émotions généralement considérées négatives comme l’anxiété, la colère ou la tristesse. Apprendre à ressentir ses émotions pour éviter les mécanismes de refoulement est un outil important pour se libérer de la douleur chronique.
La thérapie de reconditionnement de la douleur (Pain Reprocessing Therapy) a justement pour objet de modifier vos réponses et vos comportements face à la douleur, afin de désactiver le signal de la douleur quand il résulte d’une fausse alarme. N’hésitez pas à naviguer sur mon site internet pour en savoir plus.