Guide des douleurs neuroplastiques : définition, symptômes, cause et traitements.
Les douleurs neuroplastiques ou nociplastiques, souvent chroniques et sans cause physique ou médicale apparente, peuvent être source d'incompréhension et de détresse. Ce guide vous éclairera sur :
- Les symptômes caractéristiques de ces douleurs liées à une centralisation de la douleur
- Les causes potentielles, comme le stress, les facteurs psychologiques, et la sur-activation du système de la douleur
- Les options de traitement les plus efficaces, notamment :
- Les thérapies psychologiques innovantes telles que la Thérapie de Reconditionnement de la Douleur (PRT)
- Les pratiques de pleine conscience et de méditation pour accueillir le stress et changer sa relation à la douleur
- L'hypnose thérapeutique pour agir sur les aspects émotionnels et favoriser la relaxation
Découvrez comment une approche globale, combinant thérapies psychologiques et thérapies axées sur la plasticité du cerveau, peut vous aider à mieux vivre avec vos douleurs neuroplastiques et retrouver une meilleure qualité de vie.
Douleurs neuroplastiques : comprendre et traiter la douleur chronique
Les douleurs neuroplastiques, chroniques et sans cause physique ou médicale apparente, peuvent être soulagées par la Thérapie de Reconditionnement de la Douleur (PRT).
Qu'est-ce que les douleurs neuroplastiques ?
Les douleurs neuroplastiques sont des douleurs chroniques qui apparaissent et persistent sans cause physique ou médicale apparente. Les évènements difficiles et stressant de la vie peuvent participer à son développement.
La douleur est un système d'alarme nous prévenant d'un danger. La douleur neuroplastique résulte de dangers non réels (pas de cause physique) perçus par un cerveau trop vigilant. C’est la peur, l’anticipation et les émotions négatives qui entretiennent la douleur neuroplastique et en font une habitude pour le cerveau.
Les personnes atteintes de douleurs neuroplastiques peuvent ressentir une douleur intense et persistante, ainsi que de nombreux autres symptômes résulant de la sur-activation du système nerveux.
Quels sont les symptômes des douleurs neuroplastiques ?
Les principaux symptômes des douleurs neuroplastiques incluent :
- Une douleur persistante sans lésion ou problème médical identifiable
- Une réponse douloureuse à des stimulations ordinaires de la vie quotidienne (sensations du corps, émotions)
- souvent de la peur et de l'anxiété associée à la douleur
Quelles sont les causes des douleurs neuroplastiques ?
Plusieurs facteurs peuvent contribuer au développement de la douleur neuroplastique :
- Traumatismes physiques ou émotionnels augmentant l'état d'alerte du système de la douleur
- Facteurs psychologiques, comme le stress chronique, l'anxiété ou la dépression augmentant l'état d'alerte du système de la douleur
- Une réponse inappropriée à la douleur (peur, anticipation, catastrophisme) résultant en un apprentissage de la douleur
Comment traiter les douleurs neuroplastiques ?
Le traitement des douleurs neuroplastiques peut nécessiter une approche multidisciplinaire, combinant :
- Des thérapies psychologiques comme la Thérapie de Retraitement de la Douleur (PRT), la pleine conscience, la méditation et l'hypnose thérapeutique
- Des techniques de gestion du stress et de relaxation
- Un suivi médical régulier pour adapter le traitement éventuel en fonction de l'évolution des symptômes
Comprendreles douleurs neuroplastiques
Nous entrons dans le détail de les douleurs neuroplastiques et de son développement.
Le rôle clé des émotions dans la douleur chronique
Les travaux précurseurs du Dr John Sarno ont mis en lumière l'importance cruciale des facteurs émotionnels dans le développement et le maintien de la douleur chronique. Ses découvertes sur le Syndrome de Tension Myoneurale (STM) ont révolutionné notre compréhension des mécanismes sous-jacents à ce type de douleur.
Les émotions refoulées, terreau de la douleur chronique
Selon Sarno, les émotions négatives refoulées, particulièrement la colère intense, jouent un rôle central dans l'apparition des douleurs chroniques. Ces émotions peuvent provenir de diverses sources :
- Traumatismes émotionnels de l'enfance (abus, négligence, perte, etc.)
- Pression auto-imposée liée à des traits de personnalité (perfectionnisme, sur-responsabilisation, etc.)
- Stress et difficultés de la vie quotidienne
- Sentiments de honte, culpabilité, peur ou insécurité
Lorsque ces émotions sont réprimées et ne peuvent s'exprimer de manière saine, le cerveau peut déclencher un signal de douleur comme mécanisme de défense et de diversion.
Reconnaître et traiter la racine émotionnelle de la douleur
Pour soulager durablement la douleur chronique, il est essentiel de s'attaquer à sa source émotionnelle. La méthode développée par le Dr Sarno comprend plusieurs étapes clés :
- Psychoéducation : comprendre que la douleur est le symptôme d'un conflit émotionnel sous-jacent et non le signe d'une lésion physique.
- Introspection et expression émotionnelle : identifier et exprimer les émotions refoulées par la parole, par l'écriture (journaling), l'art-thérapie.
- Psychothérapie : pour les cas les plus complexes, une thérapie analytique peut aider à résoudre les conflits émotionnels profonds.
- Changements de mode de vie : réduire le stress, pratiquer la relaxation et reprendre une activité physique en dépassant la peur de la douleur.
Vers une approche intégrative corps-esprit
L'héritage du Dr Sarno a inspiré de nombreux professionnels de santé et chercheurs, ouvrant la voie à une vision plus intégrative de la douleur chronique. Les approches bio-psycho-sociales et les thérapies innovantes comme la thérapie de retraitement de la douleur s'inscrivent dans cette lignée, offrant de nouveaux espoirs aux personnes souffrant de douleurs chroniques.
En abordant la douleur sous l'angle des émotions et du vécu, en complément des aspects comportementaux et physiques, il est possible de briser le cercle vicieux de la douleur et de retrouver une meilleure qualité de vie. Une prise en charge personnalisée et parfois multidisciplinaire, associant médecins, psychologues et autres thérapeutes, est souvent la clé d'une guérison durable.
Nos guides sur les douleurs neuroplastiques
Pour en savoir plus sur les douleurs neuroplastiques, visitez les pages ci-dessous où nous traitons chacun des sujets en détail.
Comprendre les douleurs neuroplastiques : définition et explications
La douleur neuroplastique, chronique, se manifeste par une douleur persistante sans lésion ou problème médical identifiable, une réponse douloureuse à des stimulations ordinaires de la vie quotidienne (sensations du corps, émotions), souvent de la peur et de l'anxiété associée à la douleur.
Découvrez les symptômes révélateurs des douleurs neuroplastiques
La douleur neuroplastique se caractérise par une douleur persistante sans lésion ou problème médical identifiable, une réponse douloureuse à des stimulations ordinaires de la vie quotidienne (sensations du corps, émotions), souvent de la peur et de l'anxiété associée à la douleur.
Les causes des douleurs neuroplastiques expliquées
Les douleurs neuroplastiques sont des douleurs chroniques qui apparaissent et persistent sans cause physique ou médicale apparente, et sont caractérisées par une réponse douloureuse à des stimulations ordinaires de la vie quotidienne (sensations du corps, émotions).
Traiter efficacement les douleurs neuroplastiques : Solutions et options thérapeutiques
La douleur neuroplastique se traite par des thérapies psychologiques comme la Thérapie de Retraitement de la Douleur (PRT), des techniques de gestion du stress, des médicaments, selon les besoins du patient.
Sources
La neuroplasticité est la capacité du cerveau à s'adapter et à se modifier en permanence. La douleur neuroplastique résulte de l'interprétation par le cerveau de sensations corporelles "normales" comme étant dangereuses. Le cerveau commet une erreur d'interprétation et considère que la sensation est dangereuse, il crée par conséquent une douleur. La neuroplasticité du cerveau permet à la douleur chronique de se mettre en place, mais elle peut aussi vous permettre de vous en libérer. La douleur neuroplastique peut être diagnostiquée. Si une personne présente une douleur chronique et l'un ou plusieurs des critères suivants, il est possible qu'elle souffre de douleur neuroplastique. Parmi les principaux critères, on retrouve notamment: l'apparition de la douleur pendant une période de stress, l'apparition de la douleur sans blessure préalable, le fait que les symptômes soient nombreux et incohérents, le fait que la douleur augmente pendant une période de stress, la présence de traumas dans l'enfance, certains traits de personnalité tel que le perfectionnisme, ainsi que le fait qu'aucun diagnostic médical n'ait été posé.
Douleur chronique et plasticité du cerveau (neuroplasticité)
La plasticité cérébrale comme nouvel outil pour diminuer la douleur chronique. Explication et présentation de la thérapie de reconditionenment de la douleur (pain reprocessing therapy).
Douleur chronique et plasticité du cerveau (neuroplasticité)
Le rôle de la plasticité du cerveau (neuroplasticité) dans la douleur chronique
La neuroplasticité est la capacité du cerveau à s'adapter et à se modifier en permanence.
Quand enfant, nous apprenons à faire du vélo, des voies neuronales (ou réseaux de neurones) spécifiques se créent dans le cerveau. Ces voies permettent de garder la mémoire du comportement appris. Ainsi, lorsque nous remontons sur un vélo à l'âge adulte après de longues années, il est assez facile de pédaler sans tomber. D'où l’expression : “le vélo, ça ne s’oublie pas!”.
En réalité, des voies neuronales se créent à chaque fois que l’on apprend un nouveau comportement, et c’est également le cas dans le cadre de la douleur. Lorsque nous avons une expérience de douleur, des voies neuronales se créent dans le cerveau, afin de faciliter le traitement de la prochaine expérience. Chez de nombreuses personnes, ces voies sont inactives tant qu’aucune lésion/blessure n’est présente, et la douleur est activée de façon appropriée lorsqu’une telle lésion/blessure apparaît. Au contraire, chez la majorité des personnes souffrant de douleur chronique, ces voies neuronales sont actives malgré l’absence de lésion/blessure. La douleur a été apprise par le cerveau, qui l’active de façon inappropriée. Cet apprentissage résulte notamment de la peur que l’on génère autour de la douleur, la peur d’un problème d’origine structurelle, qui renforce le danger perçu par le cerveau et augmente la douleur. Et plus on fait l’expérience de la douleur, plus ces voies neuronales “s’ancrent”. La douleur devient ainsi une habitude, comme marcher ou faire du vélo peuvent l’être. Mais comment la douleur devient-elle une habitude ? Et bien simplement lorsqu’une personne commence à la nourrir. Et nous nourrissons la douleur en lui prêtant attention, en l’anticipant, et en la craignant.
La douleur neuroplastique et la notion de danger perçu par le cerveau
La douleur résulte toujours d’un danger perçu par le cerveau. C’est un système d’alarme qui permet de nous alerter en cas de blessure/lésion et de nous mettre au repos pour que la guérison prenne place. Toutefois, chez une personne souffrant de douleur chronique, le cerveau est en état d’hypervigilance et perçoit de façon excessive les dangers. Plus précisément, le cerveau interprète des signaux ordinaires, tels que les sensations corporelles et les émotions, comme des signaux de danger et déclenche en réponse une douleur. Les voies neuronales de la douleur sont donc activées de façon inappropriée, car le danger perçu n’est pas réel.
Les dernières études scientifiques montrent que ce type de douleur, dite neuroplastique, représente la majorité des douleurs chroniques.
Comment diminuer la douleur chronique grâce à la plasticité cérébrale?
Heureusement, tout n’est pas perdu, car le cerveau est extrêmement “malléable”, et il est possible de désapprendre des comportements tels que la douleur.
En effet, en changeant la façon dont une personne perçoit la douleur, il est possible de la diminuer. C’est tout l’objet de la Thérapie de Retraitement de la Douleur (Pain Reprocessing Therapy) développée par le centre de psychologie de la douleur des Etats-Unis. Cette thérapie comprend de nombreux outils dont l’objectif principal est d'apprendre au cerveau que les signaux ordinaires qu’il considèrent comme étant dangereux ne le sont pas, et de changer ses réactions et ses comportements face à la douleur. Le patient, au cours de la thérapie, change sa perception de la douleur afin de la percevoir à travers une lentille de sécurité et non de danger, ce qui permet de modifier les voies neuronales dans le cerveau. Les voies de la douleur qui s’activaient de façon inappropriée se désactivent, et des voies neuronales de bien-être et de sécurité se développent.
Cette thérapie de retraitement de la douleur a fait l’objet d’une étude scientifique publiée en 2021 (Effect of Pain Reprocessing Therapy vs Placebo and Usual Care for Patients With Chronic Back Pain A Randomized Clinical Trial; Yoni K Ashar et al.; 2021; JAMA Psychiatry), au cours de laquelle 100 sujets, tous souffrant de maux de dos chroniques, ont bénéficié de la thérapie. Après le traitement, 73% des sujets ont déclaré ne plus avoir de douleur, ou presque ne plus en avoir. Ces résultats ont été largement maintenus 1 an plus tard. Les résultats obtenus avec une prise en charge classique étaient de 10%, et de 20% avec le placebo.
Cette thérapie psychologique représente donc un moyen extrêmement efficace dans la prise en charge de la douleur chronique. Si vous êtes intéressés par cette thérapie ou souhaitez avoir plus d’informations à ce sujet, n’hésitez pas à prendre rendez-vous ou à me contacter au cabinet.
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