Les signes de la douleur neuroplastique
La douleur neuroplastique ou nociplastique est un type de douleur fréquent qu’il est possible d’identifier selon certains critères. Il existe en effet plusieurs signes distinctifs qui peuvent indiquer que votre douleur est d'origine neuroplastique plutôt que structurelle. Voici les principaux indices à surveiller :
Apparition
Pendant une période de stress
Une grande partie des personnes souffrants de douleur neuroplastique ont vu leur douleur apparaître pour la première fois durant une période particulièrement stressante de leur vie, comme :
- Un travail très intense
- L'arrivée d'un nouveau-né
- Des difficultés financières
- La perte d'un être cher
Le stress met le cerveau en alerte maximale et peut déclencher la douleur. Donc, si vos symptômes ont commencé pendant une période stressante, cela peut suggérer une douleur neuroplastique.
Sans blessure préalable
Si votre douleur est apparue sans aucune blessure préalable, c'est un signe qu'elle est neuroplastique. Mais qu'en est-il si vous vous êtes effectivement blessé ? La douleur neuroplastique peut également débuter après une blessure, comme une élongation aux ischio-jambiers, un accident de voiture ou une entorse au poignet. Au début, la douleur est logique car elle provient de lésions tissulaires réelles. Mais une fois ces blessures guéries, la douleur peut parfois persister, devenant neuroplastique.
Caractéristiques des symptômes
Incohérence des symptômes
Souvent, les patients souffrant de douleur neuroplastique ont des symptômes incohérents. Par exemple :
- Avoir de la douleur seulement certains jours lors d'une activité précise
- Une intensité de douleur très variable
- Des douleurs présentes la semaine mais absentes le week-end, ou l’inverse
- des douleurs qui disparaissent lors d’activités plaisantes
Ce type d'incohérence est un indicateur important d'une douleur neuroplastique. Une douleur d'origine structurelle n'a généralement pas ce genre de variations.
Grand nombre de symptômes
Certaines personnes ressentent des symptômes dans de multiples parties du corps. Cela peut pointer vers une douleur neuroplastique. Avoir 3 ou 4 problèmes physiques sans lien entre eux est extrêmement improbable. Une seule cause sous-jacente, la douleur neuroplastique, est une explication beaucoup plus plausible.
Propagation ou déplacement des symptômes
Parfois la douleur commençe d'un côté du dos, puis s'étend de l'autre côté avec le temps, jusqu'à ce que l'ensemble du dos soit douloureux. Cette propagation progressive est indicative d'une douleur neuroplastique. De même, la douleur neuroplastique peut parfois se déplacer d'une zone à une autre. Vous pouvez par exemple avoir mal à la jambe gauche un jour et à la droite le lendemain. Ce n'est pas le comportement d'une douleur structurelle.
Déclenchement des symptômes par le stress
Si votre douleur apparaît ou empire quand vous êtes stressé (retard à un rendez-vous, dispute, e-mail envoyé par erreur...), cela indique une probable douleur neuroplastique. À l'inverse, quand vous êtes pleinement absorbé par une activité agréable, vous pouvez constater une diminution de la douleur. C'est une preuve précieuse d'une origine neuroplastique.
Déclencheurs sans lien avec le corps
La douleur peut parfois être liée à des déclencheurs neutres, comme :
- La météo
- Des sons ou des odeurs
- Un moment de la journée
- Ou même un type de vêtements
Si votre douleur est déclenchée par quelque chose qui n'a rien à voir avec votre corps, c'est clairement le signe d'une douleur neuroplastique.
Douleur retardée
Parfois, les patients ne ressentent les symptômes qu'après avoir terminé une activité. La douleur apparaît avec un délai, ce qui n'est pas le cas pour une douleur d'origine structurelle.
Facteurs de risque
Adversité pendant l'enfance
Les personnes ayant subi des traumatismes durant l'enfance (abus, négligence...) sont plus susceptibles de développer des douleurs chroniques à l'âge adulte. Mais il n'y a pas que les traumatismes majeurs. Tout ce qui vous a donné un sentiment d'insécurité en grandissant peut vous prédisposer à la douleur chronique, comme :
- Un parent anxieux qui envisage toujours le pire
- Une mère critique qui vous donne l'impression de ne jamais être à la hauteur
- Un père à l'humeur imprévisible
- Une mère souvent triste et nécessitant que vous la réconfortiez
- Une sœur aînée accaparant toute l'attention
- Du harcèlement scolaire
- Un lycée ultra-compétitif
- De l'ostracisme sur les réseaux sociaux...
Ces expériences peuvent vous amener à percevoir le monde comme dangereux, vous rendant plus vulnérable à la douleur neuroplastique.
Traits de personnalité courants
Certains traits de personnalité sont fréquents chez les personnes souffrant de douleur neuroplastique :
- Le perfectionnisme (passer 20 minutes sur un e-mail de trois phrases pour que le ton soit parfait)
- Être consciencieux (passer une nuit blanche pour obtenir un A à un projet de groupe)
- Vouloir faire plaisir (accepter un service contraignant par peur de décevoir)
- avoir des difficultés à poser ses limites, à dire non
- L'anxiété (arriver en avance mais attendre dans sa voiture pour ne pas être le premier)
Tous ces traits mettent le cerveau en alerte maximale, de différentes façons.
Absence de diagnostic physique
Si les médecins ne trouvent aucune cause évidente à votre douleur, c'est un solide indicateur qu'elle est neuroplastique. Cependant, même si un diagnostic physique vous a été donné, ne désespérez pas. Les médecins cherchent d'abord des causes structurelles et peuvent parfois se focaliser sur un problème physique même s'il n'est pas réellement à l'origine de la douleur. Mais si vous avez eu la chance d'entendre un praticien vous dire "Nous ne trouvons rien d'anormal", c'est le signe le plus clair d'une douleur neuroplastique. Si vous souffrez de douleur chronique, la première étape est donc de vous rapprocher d’un médecin pour écarter toute cause structurelle. Sans cause structurelle et si vous vous retrouvez dans les signes de la douleur neuroplastique, vous pouvez me contacter pour en discuter et éventuellement prévoir un travail ensemble.